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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 13:34

AU BOUT DU JOUR

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31 décembre 1948 : du haut de mes 13 jours,  je fête, avec toute la discrétion qui s’impose,  mon 1er« bout » de l’An …

1er janvier 1949 : comme j’ai tendance à prendre  goût à la vie, je remets le couvert pour savourer mon déjà  2ème « bout » de l’An, fier de mes 14 jours…

31 décembre 2013, un certain nombre de bouts mis bouts à bouts : Et hop ! Encore 1  bout de l’An de plus ! A raison de 2 bouts par an –un bout de début  d’année, un de fin d’année- je totalise 130 bouts au compteur, soit 65 bouts de débuts d’année et autant de fin d’année.  J’espère que vous me suivez …

1er janvier 2014, même en ayant dû rafistoler quelques bouts, de ficelle et d’autres, je dévide  allégrement mon 131ème bout en me souhaitant tout ce que j’ai envie qu’on me souhaite…

A une autre époque que les moins de 65 ans peuvent ne pas connaître,  c’eût été  le bout du monde ! A  l’ère de la toile (on a la toile qu’on mérite), l’air de rien, le bout  n’a plus de limites. Il  peut  se révéler  dur et tenace, voire jusqu’auboutiste ou alors plutôt mou, mou du genou et d’ailleurs.  Ainsi, sans perdre le bout, Il convient d’en venir à bout sans  se mettre à bout. En toute circonstance,  il faut savoir rester debout dans ses bottes, ne jamais être à bout de souffle pour convaincre, même du bout des lèvres ou du bout des doigts…  Ainsi, chacun peut  franchir jusqu’au bout les limites du bout sans être à bout de nerfs.  Surtout, ne pas oublier de  voir plus loin que le bout de son nez, autrement que  par le petit  bout de la lorgnette, sans s’arcbouter sur  le bout de ses souliers, même vernis …

Les festivités « boutistes » écumées, je vis aujourd’hui  le début d’un nouvel entre-deux bouts,  les 131ème et le 132ème(vous êtes toujours là ou sans doute  las ?). Ce matin, pour fêter dignement l’évènement avec mes bâtons à deux bouts, je retrouve ma complice la Vire, toujours aux abonnées présentes, débitant son flot de paroles silencieuses débordant de confluence… Elle semble couler de source, comme si de rien n’était. Elle vit sa vie, apparemment sans histoires, indéniablement sans se poser la question existentielle des « bouts ». Libertaire infidèle,  elle quitte son lit quand bon lui semble, déborde d’aisance sans demander l’autorisation aux champs riverains, creuse ses méandres sans arrière-pensée…Maman cane et ses petits font la fête sur une mare naturelle  et ricanent leurs coins coins comme des  plaisirs contagieux.  Pas en reste, le vent et la pluie s’en mêlent et s’emmêlent.  L’enfer du halage ! Qu’importe ! Ma casquette à rabats « oreilles » vissée sur le crâne, je prends plaisir à défier  les éléments hostiles, il me faut aller jusqu’au bout, venir à bout de ces intempéries qui ne tempèrent pas et  qui prennent un  plaisir humide et pénétrant  à me harceler de rafales violentes.  Il me faut franchir des gués (pas gais) en les contournant dans une herbe embouée et glissante. Mes bâtons s’accrochent, flottent mais résistent. Moi aussi…Unis et soudés jusqu’au bout, nous parvenons au « bout » du monde, après 4 kms d’épreuve écolo-vivifiante dans une nature en colère noire. 

Le retour au « bout » de départ se révèle des plus aériens.  Propulsé en avant par les vents arrière, je réussis tant bien que mal à garder les pieds sur terre. Mes bâtons gémissent de n’avoir pas le temps de se planter…Je plane au- dessus des nids de poule,  gorgé d’eau jusqu’aux chevilles. Généreuses à souhait, mes chaussures me procurent  l’étrange sensation de s’enivrer de  toute l’eau de la terre…Défi aux éléments, à l’espace et au temps ! Haletant… Ah le temps…

Ainsi, après avoir affronté de plein fouet le début de l’entre deux bouts, je me sens comme irrémédiablement poussé vers l’avenir, conquérant et confiant.  Il me tarde maintenant de vivre pleinement cet « entre deux bouts »  en me hâtant lentement le matin et doucement l’après-midi, juste  le temps de déguster les « choses  de la vie » à leur juste valeur et de les partager,  l’esprit libre de toute contrainte, libre de dire, d’échanger, libre de vivre…

Et comme disait  un grand Sage Boutiste méconnu : « Celui qui promène son chien est au bout de la laisse »…

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