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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 13:25

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LA BIOBOUFFE

 

La tête dans le bio-né, tempête sous un crâne, je suis harcelé, tout comme vous, de recommandations alimentaires pour manger mieux, manger juste et manger équilibré.  

 

Si j'en crois les docteurs es- « bouffe saine », il me faut ingérer 5 fruits et légumes par jour, des fruits et légumes de saison cela va de soi, bio et/ou locaux, voire sauvages de nos campagnes. Sans oublier les 2 laitages quotidiens au lait de vache, de brebis, de chèvre ou d'ânesse, ces braves bêtes qui ont le bonheur de s'épanouir en copulant dans des champs vierges de tout engrais ou pesticides, ceux-ci ayant la délicatesse de s'arrêter juste derrière le barbelé...Consommer du poisson, ne pas faire de jaloux, entre les gras et les maigres, l'embarras du choix, du poisson d'élevage bourré d'antibiotiques au poisson sauvage imbibé de cadmium...

 

Ah les plantes sauvages !

 

Pour déguster la soupe « d'orties » * (hum ! Par ici la bonne soupe!), riche en vitamine C, il est fortement conseillé de ne jamais prendre les jeunes pousses à rebrousse-poils. Distraits, vous finirez par cracher dans la soupe, trop occupés à panser vos démangeaisons insupportables !

 

Quant au « nombril de Vénus » s'invitant dans l'ombre des sous-bois, au goût de cresson (rien à voir avec la politique) ou de pourpier (ne pas confondre avec bourbier), il est recommandé de ne pas se regarder le nombril pendant la cueillette. En effet, il est préférable de le cueillir à hauteur d'homme pour éviter les souillures d'animaux indélicats.

 

Amateurs de comptines vous pouvez danser la « capucine » en mâchant ses pétales goûteux, à moins de préférer ceux de la « primevère » dont l'abus peut faire rire jaune...

 

Pour le pissenlit, ni couche ni couronne, juste un peu de patience pour récolter les quelques 200 fleurs nécessaires à la confection de gelée ou confiture ; on peut en déduire que le pissenlit colle à la figure.

 

Honte à moi si j'oubliais une plante de choix : la « consoude » ou « trésor des jardins » ou encore « herbe des charpentiers ». Elle présente l'avantage d'être consommable par tout le monde, même si l'on est pas charpentier. Ses feuilles pointues et velues s'harmonisent avec le mauve de ses fleurs dont on peut manger les plus tendres, ce qui suppose d'accepter d'en goûter des moins tendres avant de voir des éléphants roses ...Rester prudent, ne pas s'empiffrer, ses vertus cicatrisantes ne sauraient faire oublier que la « consoude » peut aussi rendre caustique...

 

Quelques règles de base pour éviter les complications gastriques et leurs effets collatéraux :

 

- éviter les bords de route et les champs où l'on ne sait pas comment le terrain a été traité ou s'il y a eu des épandages. C'est là l'occasion de faire de nouvelles connaissances en recherchant l'exploitant et en lui posant quelques questions auxquelles il répondra avec un plaisir non dissimulé. Toutefois, savoir rester zen et courtois au cas où, exceptionnellement bien-sûr, l'accueil venait à manquer de chaleur humaine...

 

- nettoyezla cueillette à grande eau ou avec du vinaigre de vin blanc. En cas de besoin, n'hésitez pas à frapper chez votre voisin qui, lui, dispose sans aucun doute de réserves de vinaigre de vin blanc.

 

- mieux vaut s'en tenir à des plantes simples et reconnaissables pour éviter les indigestions et les allergies. Inscrivez vous à des sorties de découverte guidée, certes frustrés de ne pouvoir dans un premier temps assouvir votre addiction aux plantes sauvages mais heureux de constater que l'inculture peut être partagée...

 

- le dimanche de Pâques, ne pas confondre les clochettes de la « consoude » avec celles de la « digitale » hautement toxiques …Pour être sûr de ne pas vous empoisonner, préférez les œufs en chocolat avec un ruban rose ou bleu, à croquer sans modération.

 

Ainsi, en privilégiant la production locale, bio de préférence, en promouvant les circuits courts (ne pas confondre avec les courts circuits), en diminuant les coûts (transports-énergies-bilan carbone) et en gommant la chaîne infernale des intermédiaires, nous contribuons au développement d'une économie de proximité, sociale et solidaire, contre-pied d'une économie libérale à bout de souffle, génératrice d'inégalités et d'injustices.  

 

Pour autant, cette juste cause ne saurait renforcer un esprit communautaire, signe de repli sur soi, d'autarcie galopante, de recherche de bien-être individuel au préjudice de l'intérêt général. A l'ère du numérique, à l'heure de la mondialisation, nous ne pouvons plus ignorer ce qui se passe à l'autre bout de la planète. Sachons dépasser les frontières de notre petit pré carré pour manifester aussi notre solidarité à l'égard des peuples qui n'ont pas notre chance de vivre dans un pays libre...

 

Bon, je m'égare...

 

C'est déjà l'heure du déjeuner.

 

Je me ferais bien une bonne bavette à l’échalote ! BIO, bien-sûr...

 

 

 

*Les données en italiques sont extraites d'un article du journal Ouest-France intitulé : « Des plantes sauvages à glisser dans l'assiette ».

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commentaires

M
ahhhh j'adooore!!!!! Oui vous vous égarez mais d'une manière pertinente, drôle,sans oublier de vous indigner.....mine de rien.<br /> Vous me plaisez bien vous !
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